ACCOUCHER PAR VOIE BASSE SUR UN UTÉRUS CICATRICIEL

Pour la naissance de notre premier enfant, je n’avais pas pu accoucher par voie basse. Après quatre heures de dilatation complète, malgré tous mes efforts, mon bébé ne parvenait pas à s’engager dans mon bassin. Nous avons finalement terminé au bloc, et c’est ainsi que Léo est venu au monde, par césarienne.

Cinq ans plus tard, enceinte de notre deuxième enfant, une évidence s’est imposée : nous voulions nous donner toutes les chances d’accueillir ce bébé autrement. D’accoucher comme nous l’espérions depuis longtemps et de comprendre aussi ce qui s’était passé et pourquoi le bébé ne s’était pas engagé.
C’est ainsi que, presque naturellement, nous nous sommes tournés vers l’accompagnement global, avec une sage-femme dont le nom revenait sans cesse dans la bouche des mamans que j’accompagnais en yoga prénatal et postnatal.

Un obstétricien nous avait pourtant mis en garde : un bassin « peut-être trop étroit », un risque de déchirure utérine, un bébé bien potelé… Et, peut-être, un déclenchement à 39 semaines pour éviter « les complications ».

N’oublions pas messieurs, mesdames, la grossesse transforme profondément le corps, le cœur et l’esprit. Cette période rend la femme à la fois forte, parce qu’elle crée la vie, mais aussi très vulnérable, car tout en elle s’ouvre pour accueillir ce processus.

Je suis ressortie de ce rendez-vous profondément submergée d’angoisse. Tout le travail que j’avais fait pour accueillir mes peurs, mes doutes et créer un espace de confiance a volé en éclat en une petite heure de consultation.

Et puis il y a eu Imane.
Imane, notre sage-femme, notre lumière.
Elle nous a écoutés vraiment. Elle nous a rassurés, doucement, patiemment. Elle nous a ramenés sur le chemin de la confiance, pas après pas.

Grâce aux séances d’hypnose avec elle, aux accompagnements d’une doula, aux lectures, aux discussions profondes avec mon partenaire et avec mes collègues du réseau périnatalité… quelque chose s’est transformé en moi.
Petit à petit, j’ai senti se construire une force intérieure, une confiance nouvelle, assez solide pour croire, sincèrement, qu’un accouchement par voie basse était possible. Pour moi aussi.

Et Eliott est né.
Il est né le jour de son terme.
Il est né par voie basse.
Il est né après avoir vaillamment franchi mon bassin, et après que moi aussi, je me sois battue pour le guider jusqu’à mes bras, sans intervention chirurgicale.

Nous sommes convaincus qu’avec une autre équipe, dans un autre contexte, nous aurions probablement terminé une fois de plus au bloc opératoire. Mais Imane a tenu le cap, elle a vu en nous une force même quand nous doutions.
Grâce à notre travail d’équipe, nous avons vécu l’accouchement que nous désirions profondément.
Nous en ressortons grandis, transformés, puissants.

Eliott est un bébé profondément serein, et je suis, pour la deuxième fois, une maman comblée, apaisée, reconnaissante.

La morale de cette histoire ?
Écoutez-vous.
Faites confiance à vos intuitions.
Suivez jusqu’au bout ce que votre cœur vous souffle.
Reconnectez-vous à vos instincts, à cette sagesse ancienne qui nous habite toutes et tous.

Et surtout… entourez-vous de personnes compétentes, bienveillantes, qui marcheront à vos côtés sur le chemin que vous aurez choisi — ou que votre bébé aura choisi pour vous. ☺